• Abandon du projet de ferme bio à Baraize

    La plus importante exploitation bio d'Europe qui devait voir le jour à Baraize, sur un site très concerné (le domaine de Chamorin dans le Boischaut Sud) ne se fera pas.

    Fin mars, la Fédération nationale de l’agriculture biologique avait tenu son assemblée générale sur les berges de l’étang de Bellebouche, persuadée d'avoir trouver en Brenne un environnement préservé qui correspondait à ses valeurs. En découvrant le domaine de Chamorin, Christian Torregrosa avait eu ce même sentiment. Le site, qui est abandonné depuis plusieurs décennies, possède 84 hectares vierges de culture intensive et les fours à pain de ses dépendances appellent à une alimentation traditionnelle. La SCEA « Terres en saveurs » y veut y installer la plus grande exploitation bio d’Europe.

    Le dossier, bien avancé, attendait l’aval de la Safer. En mars dernier le porteur de projet exliquait "Nous avons obtenu le prêt pour acheter le domaine à un groupe hollandais, mais il nous manque cette signature qui nous a déjà fait perdre un an. Dans l’immédiat, nous souhaitons aménager les lieux pour faire de la culture, du maraîchage, de l’élevage de porcs, moutons et volailles bio, et transformer nos produits, commercialisés ensuite par le biais d’un concept révolutionnaire."
    La société bénéficiait en effet de vingt-huit points relais en région parisienne et de 1.295 clients "abonnés". A cet investissement de 6 M€ succéderait la création du premier centre de formation bio européen. A terme, la SCEA comptait créer 220 emplois directs mais aussi faire travailler de nombreux partenaires locaux. Elle souhaitait également développer l'écotourisme grâce aux cinquante-six chambres du château, en proposant une découverte de l’exploitation et de la région par des promenades en calèche. "Nous sommes très crédibles et si nous obtenons rapidement cette signature nous serons opérationnels au printemps 2010", assurait alors Christian Torregrosa, qui multipliait les démarches en assurant qu’il y avait vraiment de belles choses à faire dans cette superbe région du Boischaut-Sud.

    Septembre 2009 la Nouvelle République nous explique que le projet est tombé à l'eau en ce demandant si le département de l'Indre a laissé passer sa chance puisque le projet d'installation de la plus importante ferme bio d'Europe à Baraize est en effet abandonné. Christian Torregrosa, qui voulait acquérir le château de Chamorin et ses 84 hectares, ne cache pas sa déception. "On se bat depuis deux ans pour acheter le domaine, le prêt était accepté, et on s'était donné jusqu'à la fin de l'été pour que ça aboutisse. Nous ne pouvons plus attendre et nous allons maintenant nous intéresser à d'autres sites. " Il met en cause la Safer. Alors que l'organisme, qui assure qu'il ne pouvait s'impliquer dans le montage proposé, regrette également de ne pas avoir été davantage soutenu ou niveau local. "Les habitants de l'Indre sont charmants mais ils se méfient de l'étranger qui arrive, même si je suis originaire du Blanc où je possède une maison. Nous étudions maintenant deux projets en Mayenne et en Anjou-Touraine, mais aussi en Belgique où on nous accueille à bras ouverts avec la possibilité de nous aider financièrement. "
    Dans l'immédiat, la SCEA destinée à gérer le dossier berrichon, sera donc dissoute. Adieu veaux, vaches, cultures bio et centre de formation, susceptibles de générer au bout de trois ans 439 emplois directs et indirects ! Les produits transformés sur place devaient être commercialisés auprès de 1.295 clients abonnés. Monsieur Torregrosa conclut en disant "J'avais fait de l'Indre une priorité. C'est dommage, surtout en cette période économique difficile. Quant au château de Chamorin, il va maintenant tomber en ruine…"

    Source : Nouvelle République


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